Un pneu encore plus futuriste que les autres
Le modèle Eagle 360 est très certainement le prototype de pneus le plus futuriste jamais vu dans l’industrie du pneumatique déjà vielle d’un siècle. Les ingénieurs de Goodyear ont renversé les normes et les habitudes en termes de conduite. Ces pneus du futur n’ont pas pour but de s’adapter à la réalité d’aujourd’hui. Il s’agit plus de suivre les tendances des constructeurs automobiles. Cette direction est celle du véhicule autonome où nous ne deviendrons tous que de simples passagers.
Goodyear Eagle-360
L’avance sur leur temps des créateurs du Eagle 360 s’illustre parfaitement en prenant l’exemple de la voiture électrique. Ce concept développé au XXI siècle comme une alternative au moteur à essence existait depuis les premiers jours de l’automobile. Malgré un marché porteur, la production mondiale de véhicules électriques ne dépassa le seuil du million d’exemplaires qu’en 2016. Aujourd’hui, même si certains constructeurs automobiles majeurs s’engagent à présenter leur premier modèle du futur au cours de la prochaine décennie, les voitures autonomes restent un projet encore très ambitieux. Les constructeurs comme : Nissan, Toyota, Honda, BMW, Peugeot, Citroën, Volvo, Jaguar, Volkswagen, Ford, Kia et Hyundai prévoient d’ici à 2030 la présentation de modèles sans conducteur. Google, quant à lui, a l’ambition de proposer des voitures autonomes d’ici 2020. Il reste encore de nombreuses difficultés à surmonter pavant de voir ces véhicules autonomes sur nos routes. Ne serait-ce qu’un changement obligatoire de la règlementation. C’est pourquoi, il est encore préférable de considérer ces ambitions comme des sources d’inspiration plutôt que comme une vraie révolution.
Les pneus d’une voiture autonome
En quoi, la nouvelle solution de Goodyear pourrait-t-elle nous être utile? Tout d’abord, rappelons qu’elle a été conçue pour des véhicules sans conducteur. Grâce à de tels pneus, le véhicule pourra envisager une toute nouvelle logique de déplacement. Les pneus Eagle 360 offriront au véhicule un mobilité accrue. Afin d’éviter les obstacles sur la route, pour les changements de file ou encore tout simplement pour se garer, plus besoin de braquer, il suffira de corriger les paramètres des roues….ou plutôt des sphères.
Tout cela semble très intéressant mais pour l’heure, le prototype de Goodyear ne peut être adapté ni aux véhicules existants ni aux concept-cars les plus futuristes. Et c’est pour une raison très simple : un pneu qui peut évoluer dans n’importe quelle direction ne peut être physiquement connecté au véhicule. C’est donc de lévitation magnétique dont il est ici question - les pneus seraient reliés au véhicule par des champs magnétiques similaires à ceux utilisés pour les trains Maglev. Les avantages d’une telle technologie sont indiscutables et offriraient un confort, un niveau sonore et une absence de vibrations permettant des conditions de voyage inimaginables aujourd’hui. Mais avant d’en arriver là, le concept du véhicule contemporain doit être totalement modifié. Quel ingénieur oserait aujourd’hui imaginer un projet sans suspension traditionnelle? Et comment imaginer un réseau routier permettant le bon fonctionnement de ce nouveau système?
Bientôt, nous aurons ces réponses et ces véhicules seront monnaie courante.
Goodyear, toujours dans cet esprit visionnaire, envisage également la production des pneus Eagle 360 en utilisant l’impression 3D. Cette technologie permettrait d’adapter les pneumatiques aux spécificités climatiques des régions où ils seront utilisés. Les régions humides comme en Ecosse, enneigées comme en Finlande, ou ensoleillées comme en Espagne ont des routes différentes qui requièrent une bande de roulement adaptée.
Une modification en profondeur de cette industrie avec l’utilisation de nouvelles technologies est donc plus qu’envisageable. Et concernant la gomme? L’Eagle 360 serait recouvert d’un polymère à l’élasticité comparable à celle de la peau humaine. Sous cette surface se trouverait une couche de mousse recouvrant le cœur du pneu qui fonctionnerait comme les muscles de notre corps. Face à une crevaison, la sphère serait capable de localiser la zone endommagée et de lancer un mode d’autoréparation. A coups de réaction chimique, elle formerait de nouvelles liaisons moléculaires afin de refermer la faille.
Un cerveau dans le pneu
Lors de la présentation de l’Eagle 360, les ingénieurs de Goodyear tempéraient leur enthousiasme en soulignant qu’il ne s’agissait encore que d’un concept qui représente une source d’inspiration pour le futur de l’automobile. Même si les avancées concernant les véhicules autonomes nécessitent encore de la patience, l’Eagle 360 nous offrirait d’ici peu déjà quelques évolutions.
La plus significative relève d’un vrai scenario de science-fiction : les représentants de Goodyear annonce l’émergence de pneus à intelligence artificielle. Les véhicules sont déjà remplis d’électronique et de différents systèmes de sécurité alors que le pneu, pourtant primordial en termes de sécurité, est la partie du véhicule la moins «connectée» dans l’exploitation quotidienne. Il y a encore peu, sans compter les capteurs de pression, ils ne disposaient d’aucun système électronique impactant directement les propriétés de la conduite. Alors, même si le remplacement des pneus par des sphères à la peau bionique est encore loin, il est tout de même envisageable d’imaginer dans un proche futur des pneus intégrés à part entière à ce que l’on pourrait appeler «le système nerveux» du véhicule.
Nous sommes tous témoins de ce processus. Les plus importants producteurs prévoient déjà de commercialiser des pneus équipés de capteurs permettant d’évaluer l’état de la route, si elle est humide ou sèche, chaude ou froide. Ces microprocesseurs installés à l’intérieur du pneu pourraient également fournir d’autres données à l’ordinateur central afin de permettre un meilleur fonctionnement des systèmes de sécurité. Par exemple, la réduction de la distance de freinage ou une réactivité accrue en entrée de virage.
Aujourd’hui, les systèmes de navigation par satellite sont capables d’aider le conducteur à éviter les embouteillages (et il existe déjà des algorithmes capables de prévoir les bouchons sur les routes). De la même manière, «les pneus intelligents» pourraient devenir une source d’information concernant les conditions atmosphériques et l’état du sol. Et là, nous ne sommes plus dans un scenario de science-fiction.
Les autres pistes soulevées par les pneus du futur Goodyear restent du ressort des ingénieurs et des directions qu’ils prendront mais également des autres innovations en cours. L’histoire de la science a déjà montré que les idées les plus surprenantes et les plus irréelles engendrent parfois des utilisations et des solutions pratiques.
Depuis toujours, le groupe Goodyear mise sur l’innovation.